Déplacement en Israël : Yaël Braun-Pivet accuse Jean-Luc Mélenchon de lui mettre une "nouvelle cible dans le dos"

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par Ludovic FAU, le Lundi 23 octobre 2023 à 10:55, mis à jour le Lundi 23 octobre 2023 à 17:20

De retour d'Israël, où elle a effectué un déplacement dimanche 22 octobre, et alors que l'Assemblée nationale débattra de la situation au Proche-Orient ce lundi après-midi, Yaël Braun-Pivet était l'invitée de la matinale de France Inter. La présidente de l'Assemblée s'est notamment déclarée "très choquée" par le tweet de Jean-Luc Mélenchon lui reprochant d'"encourager le massacre". "C'est une nouvelle cible qu'on me met dans le dos", estime Yaël Braun-Pivet, déjà visée par des menaces de mort. 

"Très choqué" et visiblement touchée, la présidente de l'Assemblée nationale, déjà visée par des menaces de mort, accuse Jean-Luc Mélenchon de lui avoir mis "une nouvelle cible dans le dos"

Dimanche 22 octobre, Yaël Braun-Pivet s'est rendue en Israël, où elle a notamment écrit sur X (ex-Twitter) : "Israël est légitime à se défendre, dans le respect du droit international".

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Ce déplacement de la présidente de l'Assemblée, auquel ont notamment participé deux députés Les Républicains, Eric Ciotti et Meyer Habib, a suscité des critiques dans les rangs de la gauche. Le premier secrétaire et député du Parti socialiste, Olivier Faure, a ainsi reproché à Yaël Braun-Pivet (Renaissance) d'effectuer ce déplacement en compagnie de "faucons sur une ligne sans nuance"

L'entourage de la présidente de l'Assemblée a précisé à l'AFP que le PS et le PCF avaient été conviés à ce déplacement, mais n'avaient pas donné suite, ce que les deux formations politiques ont confirmé. "Nous avons décliné car nous avons demandé que cette délégation porte un message dénonçant également les bombardements à Gaza et qu'elle salue l'autorité palestinienne autant que les autorités israéliennes. Il ne nous a pas paru opportun de participer à cette délégation dont le message n'était pas équilibré", a indiqué le secrétaire national et député du Parti communiste, Fabien Roussel. 

Mais c'est un tweet de Jean-Luc Mélenchon qui enflammé le débat. "Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français !", a écrit sur X  le leader de La France insoumise. 

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Des mots qui ont rapidement suscité de nombreuses et de vives critiques venues de la majorité et de la droite, ainsi que de la gauche, à l'encontre du triple candidat à l'Elysée. "Monsieur Mélenchon, vos accusations contre la présidente de l'Assemblée nationale sont abjectes" a, par exemple, fustigé la vice-présidente de l'institution, Valérie Rabault (Socialistes).  

Invitée de France Inter lundi matin, Yaël Braun-Pivet, victime ces dernières années de nombreuses menaces antisémites pour lesquelles elle a déposé plusieurs plaintes, a accusé Jean-Luc Mélenchon de lui avoir mis "une nouvelle cible dans le dos". 

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La présidente de l'Assemblée estime que celui-ci n'a pas "choisi" ses mots "par hasard", en particulier le terme "camper", dont elle estime en substance qu'il fait référence aux camps de concentration. "Connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon, je suis convaincue qu'effectivement le mot camper n'a pas été choisi par hasard et que le fait que je favorise les massacres, c'est à nouveau une nouvelle cible qu'on me met dans le dos", a-t-elle expliqué. "Je ne comprends pas pourquoi c'est l'identité juive qui ressort. Je suis Française, je ne suis pas pratiquante, je ne suis pas croyante mais certains ne voient plus que ça", a-t-elle déploré. 

Dans la matinée, le chef de file de la France insoumise a réagi sur X à l'interview de Yaël Braun-Pivet, dénonçant une "absurde police des mots" destinée, selon lui, à faire "diversion pour détourner l'attention de sa grave faute politique".

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"Je n'ai jamais dit que je soutenais de façon inconditionnelle le gouvernement d'Israël, mais je soutiens de façon inconditionnelle l'existence d'Israël" a souligné la présidente de l'Assemblée sur France Inter. "Il faut continuer à secourir les populations innocentes qui souffrent, et qui sont utilisées par les terroristes. Il ne faut pas que les populations civiles fassent les frais de cette guerre", a-t-elle aussi affirmé alors qu'une aide humanitaire se met en place à destination de Gaza. 

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La situation au Proche-Orient fera l'objet d'une déclaration du gouvernement et d'un débat ce lundi après-midi, à partir de 16h, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.