L’ex-ministre de l’Intérieur a été élu jeudi à la tête du groupe "La République en marche" à l’Assemblée nationale. Il succéde à Gilles Le Gendre en emportant le second tour d'un scrutin interne face à Aurore Bergé, par 145 voix contre 120.
C’est la première image qu’ils ont voulu montrer 30 minutes après l’annonce des résultats. Mise en scène soignée, Aurore Bergé et Christophe Castaner sortent de la même voiture, ils s’avancent ensemble vers les journalistes.
"Je veux remercier les candidats et Aurore Bergé en particulier qui ont porté un certain nombre de messages et surtout qui ont porté une ambition forte pour le groupe", déclare l'ancien ministre de l’Intérieur et nouveau président du groupe La République en marche de l’Assemblée nationale.
Arrivée de @CCastaner et @auroreberge aux journées parlementaires @LaREM_AN. Les deux finalistes pour la présidence du groupe s'affichent ensemble. pic.twitter.com/A0Hk6ADyIo
— LCP (@LCP) September 10, 2020
Un président élu par 145 voix (55%) contre 120 (45%) au terme d’un scrutin plus serré qu’attendu au début de la campagne interne au groupe LaREM suite à la démission de Gilles Le Gendre. Ce qui fait dire à un partisan d’Aurore Bergé que Christophe Castaner a été "mal élu". Forte de ses 120 voix, la députée des Yvelines, qui s’est immédiatement affichée avec le vainqueur pour donner une image de bonne entente, espère que cette élection marquera "un nouvel élan pour les députés" tout en appelant à l’unité.
Rassembler, recréer de la cohésion, c’est l’un des défis que devra relever le député des Alpes-de-Haute-Provence après son élection à la tête du groupe majoritaire. En apparence le duel Castaner/Bergé a pu apparaître comme une opposition gauche/droite ; lui l’ancien député PS, elle l’ex-militante LR. Mais en réalité la campagne s’est faite sur le positionnement par rapport au gouvernement, Aurore Bergé plaidant pour une plus forte autonomie vis-à-vis de l’exécutif.
Christophe Castaner va donc devoir convaincre les députés LaREM qui n’ont pas voté pour lui, en tenant compte des attentes qui se sont exprimées sur le fonctionnement du groupe lors de cette élection. D’autant que les déçus "ont maintenant deux groupes dans lesquels ils peuvent atterrir : le MoDem et Agir ensemble", pointe une députée pro-Castaner. Dans son discours, le nouveau patron des députés macronistes a d’ailleurs mis en garde contre les velléités de départ de certains : "La division du groupe de La République en marche serait une forme de séparatisme, un échec", a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que "si on reste au sein du groupe ça doit être par envie et non par menaces".
À peine élu, Christophe Castaner aura vite avoir l’occasion de montrer comment il entend diriger, animer, le groupe LaREM avec notamment deux dossiers sensibles qui vont faire débat au cours des prochaines semaines : le projet de loi prévoyant d’autoriser jusqu'en 2023 des dérogations limitées à l'interdiction d'utiliser des insecticides néonicotinoïdes qui sera examiné début octobre à l’Assemblée et le projet de loi destiné à lutter contre le séparatisme annoncé pour l’automne en Conseil des ministres.