Budget :"Le nouveau gouvernement fait du budget Attal son budget de départ", déplore Éric Coquerel

Actualité
Image
Eric Coquerel LCP 19/09/2024
Le président LFI de la commission des finances, Eric Coquerel (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Jeudi 19 septembre 2024 à 21:35, mis à jour le Jeudi 19 septembre 2024 à 21:50

Sur la base d'un document servant à préparer le budget 2025, transmis par Matignon, le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Eric Coquerel (LFI), estime que "cela confirme que le gouvernement Barnier, pour l'instant, s'inscrit totalement dans la même politique de l'offre, de la compétitivité, de l'austérité (...) voulue par Emmanuel Macron"

Ce jeudi 19 septembre, Eric Coquerel (La France insoumise), ainsi que les autres responsables parlementaires des commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, ont reçu un document servant à préparer le budget 2025, transmis par les services du Premier ministre. Mais pas les "lettres-plafonds", que le président de la commission des finances au Palais-Bourbon, Eric Coquerel, et le rapporteur général du budget, Charles de Courson (LIOT) ont réclamé ces derniers jours, allant jusqu'à tenter, en vain, d'aller les chercher à Matignon et à Bercy. 

Ce jeudi, les parlementaires ont reçu - non pas ces "lettres-plafonds", qui indiquent les moyens attribués à chaque ministère dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances - mais un "tiré à part" plus synthétique, et encore provisoire, que leur avait promis Matignon avant la fin de la semaine. "Je maintiens que légalement, on aurait dû les avoir. Cela reste un fait grave", estime Eric Coquerel en parlant des lettres-plafonds.

Après avoir consulté le document transmis par les services de Michel Barnier, le député LFI a fait part de son analyse sur le fond : "Le Premier ministre s'inscrit, pour le moment, totalement dans le budget qui a été construit cet été [par Gabriel Attal, son prédécesseur]. Il n'y a aucune différence". "Ce qui confirme que le gouvernement Barnier, pour l'instant, s'inscrit totalement dans la même politique de l'offre, de la compétitivité, de l'austérité, concoctée par Bruno Le Maire, voulue par M. Macron", juge-t-il.

Autre conclusion tirée de ce document par le président de la commission des finances de l'Assemblée : les baisses de crédits envisagées pour certains ministères se concrétisent. Le projet de budget de Gabriel Attal prévoyait de reconduire l'enveloppe globale de 2024, 492 milliards d'euros - soit une dizaine de milliards d'euros d'économies en tenant compte de l'inflation -, mais avec une répartition différente selon les ministères. Document à l'appui, Eric Coquerel relève notamment -21 % pour l'Aide publique au développement, -12,5 % pour le Sport, -9,2 % pour les Outre-mer. Et une baisse de 1,5 milliards d'euros pour le fonds vert. A l'inverse, conformément à la loi de programmation militaire, le budget des Armées est prévu en augmentation.

Eric Coquerel compte désormais rapidement convier le prochain ministre de l'Economie et des Finances devant sa commission. "Le débat budgétaire va peut-être rapidement montrer une implosion" avertit le député, alors que les enjeux sont majeurs, le calendrier contraint, et l'équation financière paticulièrement compliquée à résoudre.