Le gouvernement, qui avait annoncé être à la recherche de 5 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour boucler l'effort de 60 milliards prévu pour l'année prochaine, a effectué ses arbitrages. Parmi les mesures retenues, qui seront proposées par amendements au budget 2025 : la réduction de l'indemnisation des fonctionnaires en arrêt maladie et l'annulation des réserves de précaution de certains ministères.
Faire "des choix courageux aujourd'hui pour ne pas avoir à faire des choix douloureux demain". C'est l'objectif affiché par le gouvernement, alors qu'une première semaine de débats budgétaires difficiles a eu lieu à l'Assemblée nationale. Des choix réalisés, selon Bercy, avec trois mots d'ordre : "souveraineté, efficacité, rationalité".
Une stratégie ainsi mise en perspective, alors que les arbitrages nécessaires pour trouver les 5 milliards d'euros d'économies supplémentaires - que cherchait le gouvernement afin de boucler l'effort de 60 milliards prévu sur l'année 2025 pour commencer à redresser les comptes publics - ont été dévoilés par les cabinets des ministres du Budget, Laurent Saint-Martin, et de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, dimanche 27 octobre,
Des arbitrages qui comportent notamment des mesures visant à réduire l'indemnisation des fonctionnaires en arrêt maladie en alignant le régime de la fonction publique sur celui du secteur privé.
Cette piste avait été amorcée par le gouvernement précédent, qui avait commandé à l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) un rapport destiné à formuler des propositions pour "réduire l'absentéisme dans son ensemble, avec un accent particulier sur les absences de courte durée", dans la fonction publique.
A l'issue de leurs travaux, rendus publics en septembre sur décision de l'actuel gouvernement, les deux inspections administratives exploraient deux possibilités :
Dans leurs conclusions de l'IGF et l'Igas indiquait que "l'année 2022 marque un décrochage entre les secteurs public et privé". Cette année-là, un agent public s'est absenté en moyenne 14,5 jours pour raison de santé, contre 11,7 jours pour les salariés du secteur privé. Avant la pandémie de Covid-19, les fonctionnaires comme les salariés s'absentaient en moyenne huit jours par an pour raisons de santé.
Au total, le gouvernement table sur environ 1,2 milliards d'économies grâce à ces deux mesures. Le chiffrage réalisé par les inspections faisait état de 289 millions d'euros pour trois jours de carence et 900 millions pour la réduction de l'indemnisation.
Outre ces meures, le gouvernement a décidé des annulations de réserves de précaution pour certains ministères, à hauteur de 2,6 milliards d'euros. Précision faite que les ministère concernés ne seront pas ceux qui bénéficient d'une loi de programmation, c'est-à-dire l'Intérieur, la Justice, les Armées, l'Enseignement supérieur, et l'Outre-mer.
Des économies ciblées sont aussi prévues pour 1 milliard d'euros, notamment une baisse de l'aide publique au développement de 640 millions. Enfin, 300 millions d'économies seront réalisées sur les opérateurs de l'Etat, via des prélèvements en cas de bonne trésorerie.
Autant d'arbitrages qui feront l'objet de débats dans le cadre de l'examen de la partie "dépenses" du projet de loi de finances, qui commencera ce lundi 28 octobre en commission à l'Assemblée nationale. Tandis que l'examen de la partie "recettes" doit reprendre début novembre dans l'hémicycle, après celui du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui aura lieu cette semaine en séance publique.