Alors qu'il avait été confirmé dans ses fonctions de ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité le 20 mai dernier, lors de la nomination du premier gouvernement Borne, Franck Riester a finalement été nommé ministre des Relations avec le Parlement. Un poste stratégique, alors que les cartes viennent d'être rebattues à l'Assemblée, et que les oppositions comptent bien faire entendre leurs voix.
Après Marc Fesneau, qui a occupé le poste près de quatre ans, à partir d'octobre 2018, puis Olivier Véran, qui y avait été nommé lors de la nomination du premier gouvernement d'Elisabeth Borne, Franck Riester est le nouveau ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. Celui qui avait été réélu dans sa circonscription de Seine-et-Marne lors des dernières élections législatives, quitte donc son poste de ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité.
Cette nomination intervient alors que la donne a changé à l'Assemblée nationale, signe de la confiance que l'Elysée place en Franck Riester pour nouer le dialogue avec les forces politiques en présence au Parlement. Alors que les oppositions sont sorties renforcées des élections législatives, que le parti présidentiel et ses alliés ne bénéficient que d'une majorité relative au Palais Bourbon, et que la droite est majoritaire au Sénat, le rôle du ministre va s’avérer particulièrement stratégique. Franck Riester a d'ores-et-déjà indiqué vouloir travailler "dans le dialogue et dans l’écoute, afin de bâtir avec nos parlementaires les compromis au service de l’intérêt général et des Français".
La nouvelle donne politique va en effet nécessiter de construire des majorités, au cas par cas, ou au moins d'obtenir l'abstention d'une partie des oppositions, sur les textes que défendront le gouvernement et la majorité. Un dialogue dont Franck Riester sera l'un des artisans majeurs. Son profil de député de longue date (élu pour la première fois en 2007), fin connaisseur des rouages de l'Assemblée nationale, mais aussi de la droite, a très certainement joué en sa faveur pour la nomination à ce poste.
Franck Riester a en effet fait ses premières armes au sein du RPR, puis à l'UMP, dont il a été le benjamin du groupe parlementaire en 2007. Lors des élections municipales de 2008, il rafle la mairie de Coulommiers, où il a commencé à militer. Il est réélu dans son fauteuil de premier édile en 2014.
Dès son premier mandat de député, Franck Riester est nommé rapporteur du projet de loi Hadopi, réglementant la création et la diffusion en ligne. En 2011, il se dit favorable à l'ouverture du mariage aux personnes du même sexe, avant de rendre publique son homosexualité. En 2013, lors des débats sur le mariage pour tous à l'Assemblée nationale, sous la présidence de François Hollande, il est l'un des deux députés UMP, avec Benoist Apparu, à revendiquer son soutien au projet de loi et à voter en sa faveur.
Soutien de Bruno Le Maire lors du premier tour de la primaire des Républicains en 2016, il rejoint le camp d'Alain Juppé pour le second tour.
En 2017, suite à la candidature de François Fillon et à l'élection d'Emmanuel Macron, il prend ses distances avec sa famille politique, et revendique d'incarner une opposition constructive, voire même une forme de partenariat avec la majorité présidentielle. Exclu des Républicains après avoir été réélu député, il participe à la création du groupe "UDI, Agir et Indépendants", qui devient "Agir" et qu'il préside, puis, en 2020, "Agir ensemble", partie prenante de la majorité aux côtés de La République en marche et du MoDem.
Franck Riester est nommé ministre de la Culture en 2018, avant, en 2020, de devenir ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité. Réélu député en juin dernier, il est inscrit au sein du groupe Renaissance (ex-La République en marche, ndlr). Lui-même restant membre du gouvernement, c'est sa suppléante, Patricia Lemoine, qui siégera à sa place au Palais Bourbon.