La présidente de l'Assemblée nationale a annoncé que la colonnade du Palais-Bourbon sera illuminée aux couleurs d’Israël, ce lundi 9 octobre, et qu'une minute de silence sera observée mardi, lors des questions au gouvernement. Yaël Braun-Pivet a, en outre, annoncé sa décision d'interdire la venue à l'Assemblée d'une membre du FPLP, Maryam Abu Daqqa, organisation classée terroriste par l'Union européenne.
L'Assemblée nationale aux couleurs d'Israël après les attaques terroristes perpétrées par le Hamas. C'est l'initiative prise et annoncée par Yaël Braun-Pivet qui, dans un communiqué publié lundi 9 octobre, indique ainsi vouloir "exprimer la solidarité et le soutien de la représentation nationale au peuple israélien".
Pour ce faire, elle indique donc que "la colonnade du Palais-Bourbon sera illuminée ce lundi 9 octobre aux couleurs d’Israël" et que "l'Assemblée nationale observera également une minute de silence en mémoire des victimes des attaques terroristes lors des questions au gouvernement, mardi 10 octobre 2023".
Alors que les députés amorçaient l'examen du projet loi relatif aux négociations commerciales dans la grande distribution ce lundi à 16 heures, dans l'hémicycle, la présidente de séance, Valérie Rabault (Socialistes), a en outre condamné les attaques du Hamas, évoquant un "déchaînement de violences et de barbarie", et faisant part de la "solidarité" de l'Assemblée avec le peuple israélien.
En ouverture des débats, les représentants de plusieurs groupes ont abondé dans le même sens, Sébastien Jumel (Gauche démocrate et républicaine) condamnant à son tour et "sans ambiguïté", "l'attaque terroriste" du Hamas envers Israël. Par la voix de son président, Laurent Marcangeli, le groupe Horizons a dit sa "solidarité vis-à-vis du peuple israélien" et exprimé sa "stupeur quant aux images d'horreur et d'infamie", quand son homologue au groupe Renaissance, Sylvain Maillard, s'est ému de "l'horreur de ce qu'ont vécu les Israéliens".
Déjà controversée, une invitation faisait par ailleurs plus encore polémique depuis les attaques subies par Israël ce week-end. A l'initiative de la députée Ersilia Soudais (La France insoumise), Maryam Abu Daqqa, habitante de Gaza et militante au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l'Union européenne, devait participer, le 9 novembre prochain, à la projection au sein du Palais-Bourbon du film Yallah Gaza, de Roland Nurier.
Il y a quelques jours, le député de la circonscription qui comprend notamment les Français résidant en Israël, Meyer Habib (apparenté Les Républicains), s'était déjà insurgé contre la participation de Maryam Abu Daqqa à une conférence organisée à L'Université Lyon 2, intitulée "Colonisation et apartheid israélien, quel avenir pour les Palestiniens ?". Plusieurs députés Les Républicains s’étaient alors joints à la protestation de Meyer Habib en demandant à la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, d’interdire la conférence. Le député de la majorité Mathieu Lefèvre (Renaissance), président du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée, avait également considéré à cette occasion que Maryam Abu Daqqa n'avait selon lui "rien à faire sur le territoire national".
"Plusieurs députés ont fait part de leur inquiétude à la Présidente de l'Assemblée nationale concernant l'invitation que Mme Ersilia Soudais, députée de La France insoumise, aurait faite à Mme Maryam Abu Daqqa (...) membre du Front populaire de libération de la Palestine, organisation classée terroriste par l'Union européenne", a indiqué lundi la présidence de l'institution par communiqué.
La veille, Meyer Habib avait fait savoir sur X (ex-Twitter) avoir eu "une longue conversation avec la Présidente de l’Assemblée nationale", et lui avoir demandé "l'interdiction de la projection du film de propagande Yallah Gaza" et "l'interdiction de la venue de la terroriste du FPLP Maryam Abu Daqqa à l’Assemblée nationale".
Les termes du communiqué de presse de la présidence ne reviennent pas sur la diffusion du documentaire, mais sur la présence à cette occasion de la représentante du FPLP. Évoquant une "inqualifiable provocation à l'égard de toutes les victimes de l'antisémitisme de par le monde", Yaël Braun-Pivet annonce sa décision d'interdire la venue de Maryam Abu Daqqa, soulignant que "donner la parole à une personne membre d'une organisation terroriste à l'Assemblée nationale donnerait une tribune à la violence, à la haine et porterait une atteinte grave à nos principes démocratiques, plus encore eu égard à la situation actuelle au Proche-Orient". Une décision qui s'appuie, indique le communiqué, sur "l'article 13 du règlement intérieur de l'institution", qui dispose notamment que la présidence est chargée "de veiller à la sûreté intérieure et extérieure de l’Assemblée".