Une attaque au couteau survenue à Annecy a fait plusieurs blessés, dont quatre enfants, jeudi 8 juin. Les députés ont pris connaissance de l'information alors qu'ils débattaient de la proposition de loi du groupe Liot sur la réforme des retraites. L'Assemblée nationale a immédiatement observé une minute de silence en soutien aux victimes de l'attaque.
À 9h45, ce jeudi 8 juin, une attaque au couteau a eu lieu dans les jardins de l’Europe, à Annecy (Haute-Savoie), faisant plusieurs blessés, dont quatre enfants en bas âge. Selon des documents retrouvés sur lui suite à son interpellation, l'auteur de l'attaque est un homme de nationalité syrienne né en 1991.
Au moment même où ce drame a eu lieu, les députés débattaient de la proposition de loi du groupe Liot, qui visait à abroger le recul de l'âge légal de départ en retraite à 64 ans. Alors que majorité et oppositions échangeaient des accusations réciproques liées à la question du respect du Parlement dans une ambiance électrique, la nouvelle de l'attaque a provoqué une vive émotion dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Alors qu'elle s'apprêtait à faire un rappel au règlement, la présidente du groupe de La France insoumise, Mathilde Panot, a dit l'émotion des députés de son groupe. Dans la foulée, la présidente de l'Assemblée nationale a confirmé l'information : '"Une attaque s'est déroulée à Annecy (...) Il y a de très jeunes enfants en bas âge qui sont en état d'urgence absolue", a-t-elle indiqué. Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a ensuite invité les députés à observer une minute de silence "pour eux, pour leurs familles, pour que nous l'espérons, les conséquences de cette attaque gravissime ne soient pas des conséquences qui conduiraient la Nation à être endeuillée".
À la faveur d'une suspension de séance intervenue quelques minutes plus tard, la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, a estimé qu'"être en ce moment dans l'hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d'amendements nous paraît en total décalage par rapport à l'effroi qui submerge notre pays". À ses côtés, le député de la circonscription d'Annecy, Antoine Armand (Renaissance), a évoqué "une attaque contre l'humanité".
Le président du groupe Liot, Bertrand Pancher, a ensuite dit toute sa solidarité, et exprimé "une pensée toute particulière pour les enfants et pour leurs familles", avant d'annoncer retirer la proposition de loi visant à abroger la mesure d'âge de la réforme des retraites, considérant qu'"il ne rest[ait] plus rien dans le texte (...) sauf évidemment les amendements de la minorité présidentielle". Lors de la reprise des travaux dans l'hémicycle, les députés se sont à nouveau levés et on applaudi le président du groupe Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires, indiquant à l'intention des victimes que "le Parlement et la Nation sont à leurs côtés".
Plusieurs députés ont également réagi via des messages sur Twitter, Eric Ciotti (Les Républicains) faisant part de son "immense émotion et grande colère", tout comme Boris Vallaud (Socialistes) évoquant "émotion et colère", tous deux apportant leur soutien aux victimes de l'attaque et à leurs familles. Quelques minutes plus tard, le président des Républicains, Eric Ciotti, s'est aussi exprimé à l'Assemblée nationale, estimant que cette attaque constituait "un basculement profond pour notre pays".