369 hommes et 208 femmes ont été élus à l'Assemblée nationale lors des législatives. Après une forte augmentation du nombre députées en 2017, puis un recul en 2022, la parité régresse à nouveau à l'issue des législatives anticipées qui ont suivi la dissolution. Pour la première fois depuis 50 ans, il y a proportionnellement moins de députées que de sénatrices.
Est-ce l'un des effets collatéraux de la dissolution surprise de l'Assemblée nationale et de la rapidité avec laquelle partis et candidats ont dû se lancer dans la campagne éclair des législatives ? Toujours est-il que pour la deuxième fois consécutive, la parité est en recul au Palais-Bourbon.
Avec 208 femmes élues ou réélues (pour 369 hommes élus ou réélus), la proportion de députées s'établit à 36,1 %, à comparer aux 38,8 % (224 députées) de 2017, ce qui constitue à ce jour le record en matière de parité au Parlement. Cette année-là avait été marquée par la victoire de La République en marche qui s'était accompagnée d'un fort renouvellement de la représentation nationale avec de nombreux élus et élues venus de la société civile.
De fait, les sortants étaient plus nombreux en 2022, ce qui avait sans doute contribué à un premier recul de la parité (37,3 %, soit 215 députées), tandis que cette année, dans l'urgence qui a suivi la dissolution les formations politiques, en particulier celles qui avaient le plus grand nombre députés, ont d'abord réinvesti leurs sortants, puis investi les candidats les plus disponibles, au risque de voir certains équilibres mis à mal.
En 2022 déjà, la parité avait reculé (avec 362 députés sur 577), mais l'effet de la féminisation de 2017 avait porté ses fruits. Pour la première fois, c'est une femme, Yaël Braun-Pivet, qui avait été élue à la présidence de l'Assemblée nationale. En outre, les six vice-présidences étaient occupées par cinq femmes et un homme.
Le degré et les efforts en matière de parité varient cependant d'un parti à l'autre. En reprenant notre décompte par bloc, c'est le Nouveau Front populaire qui fait figure de meilleur élève, avec une parité de 40,9 %. Au sein de ce bloc, les Ecologistes frisent même la parité, à un député près.
Du côté des autres blocs, la proportion de députées atteint 38,8 % dans les rangs d'Ensemble. Un pourcentage qui tombe à 32,2 % pour le Rassemblement national et ses alliés, tandis qu'on ne compte que 27,3 % de femmes parmi Les Républicains et divers droite.
Ces chiffres reflètent le recul du nombres de femmes investies : 41,1 % de candidates, contre 44,2 % en 2022. Un phénomène qui aura des conséquences financières pour les partis. Depuis l'an 2000, ces derniers sont en effet tenus d'investir un nombre quasi équivalent d'hommes et de femmes aux élections législatives, sous peine de se voir priver d'une partie de leur financement public. En 2022, Les Républicains avaient été lourdement sanctionnés, écopant d'un malus d'environ 1,3 million d'euros. A l'époque, LFI, le RN ou le PS étaient quant à eux dans les clous, tandis que la coalition présidentielle avait dû renoncer à 0,5 million d'euros.
Avec ce recul de la parité, l'Assemblée nationale (36,1 %) passe derrière le Sénat (36,8 %) en matière de féminisation. Une première depuis près de cinquante ans.