Un an après les élections législatives, les groupes de la coalition présidentielle se félicitent du travail accompli et de la capacité à légiférer dans un contexte de majorité relative, tandis que les oppositions dénoncent des débats parlementaires entravés par l'exécutif.
L'heure d'un premier bilan... Un an après les élections législatives des 12 et 19 juin, plusieurs groupes ont livré, mardi 20 juin, leur vision de la première année de la législature à l'Assemblée nationale. L'an dernier, les Français ont élu une Assemblée sans majorité absolue et composée d'oppositions très différentes, les deux premiers groupes d'opposition en nombre de députés étant le Rassemblement national et la France insoumise.
De Renaissance à La France insoumise en passant par le Rassemblement national, majorité et oppositions font, sans surprise, un bilan très contrasté de la première année de la législature, dont le temps fort a bien sûr été la réforme des retraites.
Lors d'une conférence de presse commune organisée avant la séance de questions au gouvernement, la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, ainsi que ses deux homologues de la majorité, Jean-Paul Matteï (Démocrate) et Laurent Marcangeli (Horizons), ont voulu afficher leur unité, comme pour mieux démentir les pronostics qui avaient suivi les législatives de l'an dernier.
"On nous prédisait quelques semaines ou quelques mois en termes de capacité à tenir ici à l'Assemblée, à trouver des majorités sur les différents projets de loi, et nous avons fait je crois la démonstration de l'unité de la majorité présidentielle", a notamment déclaré Aurore Bergé, évoquant "des moments qui ont été de vrais moments de test, et aussi difficiles, éprouvants pour nos parlementaires" en référence à l'examen de la réforme des retraites.
"Texte après texte, hors textes budgétaires, nous avons su à chaque fois trouver une majorité nouvelle, nous avons su nous fondre aussi dans cette nouvelle donne politique avec cette majorité dite relative", a souligné Aurore Bergé. Selon un décompte arrêté au 9 juin, 68 textes ont été définitivement adoptés depuis le début de la législature. Sur trois projets majeurs (projet de loi de finances, projet de loi de financement de la Sécurité sociale, réforme des retraites), le gouvernement a cependant été conduit à utiliser le 49.3.
"La réforme des retraites a été un moment un peu compliqué mais on l'a assumé. On l'a assumé dans notre détermination", a fait valoir Jean-Paul Matteï, avant d'indiquer que la situation de majorité relative imposait aux députés de la majorité d'être "beaucoup plus solidaires", de "se parler beaucoup plus".
Outre les projets de loi du gouvernement, dans un document titré "Un an d'action au service des Français" et publié par son groupe, Aurore Bergé insiste par ailleurs sur le bilan des députés Renaissance qui ont fait voter "plus de 20 propositions" de loi pour "renforcer l'accès aux soins", "la facilitation du permis de conduire", ou encore "la protection de la propriété privée face aux squats".
Alors que le groupe de La France insoumise vient, lui aussi, de publier un premier "bilan de mandat", sa présidente Mathilde Panot est revenue, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, sur le résultat des élections législatives - et l'absence de majorité absolue - considérant que les électeurs avaient souhaité "reparlementariser la vie politique française". "C'est ce qu'essaye d'empêcher le président de la République par un hyperprésidentialisme", a déploré Mathilde Panot, alors que le bilan élaboré par le groupe évoque une "Assemblée piétinée".
La députée a également dénoncé une "complaisance de la Macronie avec l'extrême droite" et, dans son bilan, La France insoumise fustige "la Macronie et le Rassemblement national, main dans la main contre les travailleurs". Le groupe LFI y pointe notamment les textes qui ont été votés avec le soutien du RN. Quant à la bataille des retraites, les députés insoumis reprochent au groupe présidé par Marine Le Pen d'avoir été une "opposition en carton".
De son côté, c'est dans une vidéo publiée sur Twitter, lundi 19 juin, que Marine Le Pen revient sur les élections de l'an dernier et fait son bilan de la première année de la législature. Évoquant les législatives, qui ont permis au Rassemblement national de devenir le premier groupe d'opposition en nombre de députés, puisque la Nupes est composée de quatre groupes, la double finaliste de l'élection présidentielle parle de "bouleversement historique dans la Ve République".
"Pouvoir d'achat, salaires, baisse des taxes, sécurité, amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables, représentativité dans les institutions... Nos propositions, dépourvues de toute idéologie, n'ont rencontré aucun soutien tant dans du côté de la majorité, que de la Nupes ou des Républicains" constate en revanche Marine Le Pen à propos de l'année écoulée. Accusant fréquemment les autres groupes de "sectarisme", la cheffe de file des députés RN renvoie dos à dos un "gouvernement sourd aux besoins de nos compatriotes" et des "oppositions dépourvues du sens de l'intérêt général".
forfait" réservé de 15.000 hectares par an car, sans cela, "c'est l'esprit même de la trajectoire de sobriété que nous finissons par menacer".