Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, de retour à l'Assemblée

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par Léonard DERMARKARIANMaxence Kagni, le Mercredi 11 janvier 2023 à 12:05, mis à jour le Mercredi 11 janvier 2023 à 16:43

Le député du Nord Adrien Quatennens, exclu temporairement du groupe La France insoumise à la suite de sa condamnation pour violences conjugales en décembre, est de retour à l'Assemblée nationale. Il siège en tant que député non inscrit au sein de la commission des affaires étrangères.

C'est un retour sur la pointe des pieds qu'a opéré le député du Nord Adrien Quatennens. Ce mercredi 11 janvier, l'ancien coordinateur national de la France insoumise, absent depuis le mois de septembre à l'Assemblée nationale, a siégé au sein de la commission des affaires étrangères.

Adrien Quatennens a été condamné en décembre à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales envers son épouse. En fin d'année dernière, écartant l'idée d'une éventuelle démission, il avait annoncé son intention de revenir à l'Assemblée nationale dès le mois de janvier. Exclu par le groupe La France insoumise pour une durée de quatre mois, il siège actuellement en tant que non inscrit.

"J'exerce mon travail de parlementaire, j'applique et respecte la décision prise par mon groupe politique", a réagi mercredi Adrien Quatennens au micro de LCP.

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La majorité présente une proposition de loi 

Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, a déclaré lors d'une conférence de presse improvisée que "ce retour ne [pouvait] être passé sous silence".

On avait peut-être l'espoir un peu naïf qu'il comprenne de lui-même que sa place n'était plus, évidemment, au sein de l'Assemblée nationale. Aurore Bergé

La députée a également annoncé le dépôt d'une proposition de loi visant à instituer une peine complémentaire d'inéligibilité en cas de condamnation pour violences conjugales ou intrafamiliales. Le texte fera partie des propositions de loi défendues par le groupe Renaissance en mars prochain.

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De son côté, le député MoDem Erwan Balanant pense que ce retour survient "trop tôt" : "Ca m'aurait semblé assez logique [qu'il dise] 'je remets mon mandat en jeu", a précisé l'élu du Finistère.

Marine Le Pen dénonce "l'hypocrisie" de LFI

"Si Adrien Quatennens voulait revenir non pas en catimini mais la tête haute à l'Assemblée nationale, il [aurait dû] démissionner et se faire réélire, après tout c'est aux électeurs d'avoir le dernier mot", a réagi la présidente des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, interrogée par l'Association des journalistes parlementaires (AJP).

L'ancienne candidate à l'élection présidentielle a fustigé "l'hypocrisie absolument totale de La France insoumise" : "Ils se présentent comme des parangons de vertu (...) et là ils sont en train de justifier qu'il va être en réalité mis à l'écart pendant quatre mois du groupe, c'est-à-dire condamné à faire le tour du bureau de Madame Panot (la présidente du groupe, ndlr) à cloche-pied."

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"C'est son droit de venir siéger parmi les non inscrits", a réagi de son côté Fabien Roussel, le député et secrétaire national du PCF, ajoutant cependant que sa famille politique "n'accepterait pas qu'un député condamné pour violences conjugales siège au sein d'un de [ses] groupes [parlementaires]".

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