En novembre 2011, j'ai franchi clandestinement la frontière vers la Syrie.
Je voulais raconter l'histoire d'une révolution pacifique qui s'inscrivait dans le Printemps arabe. Mais en mettant le pied dans la région de Jebel Al Zaouya, j'ai été pris en charge par les toutes premières unités armées de l'Armée Libre de Syrie.
A la tête de mon groupe, il y avait Ali, un gars malicieux, bricolo, laïque comme tout le groupe. Ali espérait encore qu'il pourrait changer son pays en agitant l'opinion internationale...
En novembre 2011, j'arrive au moment où ils ont décidé de prendre les armes, de se défendre.
Tous le répétaient : "Nous voulons la démocratie. Pas l'Islamisme."
Mais la décision de passer à l'insurrection armée va avoir des conséquences qu'ils ne prévoyaient pas.
En 2016, j'ai retrouvé les traces d'Ali et son groupe. Ils ne sont plus en Syrie. Ils vivent à la frontière turque, dans un état de grand dénuement à quelques kilomètres à peine de leur terre natale.
Que sont devenus les hommes que nous avions rencontrés ? Ceux qui nous avaient porté sur leurs épaules ?
Je veux leur montrer les images de 2011, très spectaculaires, et leur faire commenter cette tranche d'histoire.