Daphné Roulier reçoit Pauline Rongier, avocate et militante contre les violences faites aux femmes.
Cette jeune avocate, qui a hésité un temps entre le droit et la danse, ne dissocie pas aujourd'hui sa profession et son militantisme. Elle dresse au cours de cet entretien le bilan inquiet de dysfonctionnements sociaux et judiciaires profonds en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, à l'instar d'une utilisation quasiment inexistante des bracelets anti-rapprochement. Pauline Rongier estime que la justice organise l'impunité des auteurs de violence ainsi que la résurgence de la violence privée. Selon elle, les phénomènes de violences conjugales et de féminicides doivent inciter la justice à adopter des sanctions pénales suffisamment conséquentes. Dans cette émission, l'avocate se désole de la mise en place des cours criminelles départementales, créées pour aider les Cours d'assises, qui diminuerait l'apparente gravité de certaines infractions sexuelles. Elle dénonce également une disparition de la parole de l'enfant dans les dossiers de dénonciation de situations d'inceste par la mère, interprétés à tort par les juges comme de simples conflits parentaux.
Elle appelle de ses voeux la création en France d'une juridiction spécialisée, composée de magistrats formés sur la question des violences faites aux femmes, qui permettrait d'unifier les situations de violence des justiciables. Pauline Rongier est également favorable à l'entrée de la notion de féminicide dans le code pénal, dès lors que « le meurtre sur conjoint ne représente pas tout le processus d'emprise qui conduit au meurtre ».
La justice, son sens, son essence et sa pratique sont sans cesse discutés et débattus. Loin de l'image figée d'une statue, notre époque montre que l'interprétation de la justice est mouvante et qu'elle doit parfois être elle-même protégée.
Daphné Roulier reçoit des ténors et des « ténoras » : des avocats de grands faits divers ou de grandes causes qui ont consacré leur carrière et leur vie à défendre, qui ont « La défense dans la peau » : Marie Dosé, Serge Klarsfeld, Henri Leclerc, Julia Minkowski, Thierry Moser, Hervé Temime..
Quelle conception ont-ils de leur rôle ? Quel rapport ont-ils avec leurs clients et leur conscience ? Quelles affaires ont marqué leur vie ?
Quelle est la place des femmes pénalistes aujourd'hui ? Que pensent-ils des polémiques autour de la prescription et de la présomption d'innocence ?
Dans « Les Grands Entretiens » ces champions de l'art oratoire nous livrent leur idée du droit et de la justice et de la société qu'ils impliquent.
Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP : https://bit.ly/2XGSAH5
Suivez-nous sur les réseaux !
Twitter : https://twitter.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
Retrouvez nous sur notre site : https://www.lcp.fr/