Des modifications mais toujours des mécontents. Manuel Valls a présenté hier après-midi à Matignon la nouvelle version du projet contesté de la loi travail, minutieusement remaniée par le Président de la République en cette fin de semaine dernière. A la sortie, entre un patronat furieux, des syndicats traditionnels toujours hostiles et une CFDT satisfaite, difficile de s'y retrouver dans la stratégie de François Hollande.
Le Premier ministre a notamment demandé aux partenaires sociaux de donner "un nouveau départ" à cette nouvelle loi travail. Il a évoqué une "réforme intelligente, audacieuse et nécessaire". Selon lui, les "réactions suscitées, les questionnements, et les inquiétudes" soulevés par l'avant-projet "ont rendu nécessaire une nouvelle phase de concertation", qui a permis "d'enrichir, d'améliorer, et d'approfondir cette réforme".
Aujourd'hui, les réactions des différents groupes politiques à l'Assemblée nationale sont attendues, notamment du côté des Républicains. Certains membres du parti avait indiqué dans une tribune qu'ils "voteraient le projet de loi s'il n'était pas édulcoré". Pas sûr que la nouvelle version leurs convienne.
Le texte passera en Conseil des ministres le 24 mars, après un retard de deux semaines. L'exécutif vise une arrivée à l'Assemblée nationale fin avril pour une adoption avant la suspension estivale fin juillet.
La nouvelle version de la loi travail peut-elle réconcilier une partie du PS avec l'exécutif ? Les Républicains seront-ils en accord avec le nouveau visage de cette réforme ? La réécriture du texte par François Hollande est-il une forme de désaveu pour Manuel Valls ?
Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir dans Ça vous regarde, de 19h30 à 20h30 sur LCP :
- Sophie Dion, députée Les Républicains de Haute-Savoi