Le gouvernement publie demain le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en avril. Les chiffres diront si la forte baisse enregistrée en mars, avec 60 000 chômeurs en moins, se prolonge pour un deuxième mois consécutif. François Hollande avait fait de l'emploi une priorité de son mandat et avait promis d'inverser la courbe du chômage fin 2012 puis fin 2013, sans y parvenir.
Toutes les baisses ont, pour l'instant, été suivies de hausses. Depuis 2011, la France n'a pas connu deux mois consécutifs d'embellie. Mais le chef de l'Etat a soutenu le 19 mars qu'il " doit y avoir une baisse du chômage " et a conditionné sa candidature pour la présidentielle à cette inversion. Les organismes de prévision restent mitigés. Seul l'OFCE, prévoit une baisse significative, à 9,5% d'ici la fin 2016.
La loi Travail, adoptée le 10 mai dernier à l'Assemblée nationale par le recours au 49-3, devraient contribuer à venir à bout du chômage structurel. La mission de consultation menée par le FMI, indique que le texte portée par Myriam El Khomri doit aller encore plus loin. Même si la France va mieux et sa politique en matière d'emploi a progressé, " des efforts majeurs sont encore nécessaires pour dynamiser la création d'emplois et remettre les finances publiques sur une trajectoire plus soutenable ". Pourtant, la colère gronde chez les opposants à la loi travail. Depuis vendredi, les raffineries ont été bloquées par les cégétistes tandis que les secteurs de l'aviation et du ferroviaire appellent à des grèves. Va-t-on vers le même scénario qu'en 2010 avec la réforme des retraites ? Les chiffres du chômage donneront-ils raison à la politique de François Hollande ? Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l'émission Ça vous regarde sur LCP.
- Jean-Hervé Lorenzi, président du " Cercle des économistes ".
- Renaud Muselier, député européen Les Républicains et président délégué de la région PACA.
- Jean-Luc Touly, délégué syndical de FO chez Veolia et spécialiste de la corruption. Co-auteur de Syndicats : corruption, dérives, trahisons, (éd. First, 2013).
- Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne et rapporteure générale de la commission des finances.