Décès de Jean-Louis Debré : l'ancien président de l'Assemblée unanimement salué par les responsables politiques

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Jean-Louis Debré
par Raphaël Marchal, le Mardi 4 mars 2025 à 11:35, mis à jour le Mardi 4 mars 2025 à 16:35

A l'annonce de sa mort, de nombreuses personnalités politiques, de toutes tendances, ont rendu hommage à la mémoire de Jean-Louis Debré, saluant notamment son action à la tête de l'Assemblée nationale, puis du Conseil constitutionnel. "Nous perdons et pleurons un immense serviteur de l'Etat", a notamment réagi l'actuelle présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet.

Fidèle parmi les fidèles de Jacques Chirac, député de l'Eure, ministre de l'Intérieur, président de l'Assemblée nationale, puis du Conseil Constitutionnel... Figure de la Ve, dont le père avait écrit la Constitution, Jean-Louis Debré s'est éteint dans la nuit du lundi au mardi 4 mars. A l'annonce de sa mort, de nombreux responsables politiques, de toutes tendances, ont salué sa mémoire.

"C'était un homme extrêmement gentil, et on ne dit pas ça souvent en politique. Il s'intéressait aux gens", a salué Yaël Braun-Pivet sur RTL. "Il a toujours été avec moi, jeune présidente de l'Assemblée nationale, très bienveillant, très accompagnant, très soutenant", a narré l'élue des Yvelines, visiblement émue. "Quand on fait de la politique, il faut être attentif aux autres. Et c'était ça Jean-Louis Debré." "Il n’aura eu de cesse de protéger notre République et ses institutions. Nous perdons et pleurons un immense serviteur de l'Etat", a-t-elle aussi écrit sur X (ex-Twitter).

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"C'était un homme qui savait ce qu'était l'Etat, qui savait ce qu'était la France. Il la servait passionnément", a déclaré l'ancien président de la République, François Hollande, au micro de LCP. "Il savait que le droit devait prévaloir sur quelque intérêt, y compris celui de l'Etat", a ajouté le député socialiste, mettant en avant son "indépendance". En tant que président de l'Assemblée, il savait que "ce qui compte, ce sont les droits de l'opposition", a également souligné François Hollande.

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"Jean-Louis Debré était un homme d’Etat. Un homme pour qui servir la République et ses institutions était tout", ont écrit les députés du groupe Ensemble pour la République sur leur compte X. Le président du groupe Droite républicaine, Laurent Wauquiez, a lui aussi rendu hommage à une "grande figure gaulliste", l'un des "meilleurs serviteurs" de la Ve République. "Comme il aimait le dire : 'En politique, il y a beaucoup de copies mais peu d’originaux.' Lui était un de ces rares originaux", a également salué la vice-présidente de l'Assemblée, Naïma Moutchou (Horizons).

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"C'est avant tout un président de l'Assemblée nationale qui a honoré sa fonction", a réagi le député Sébastien Chenu (Rassemblement national), tout en évoquant sa stature d'homme politique "à l'ancienne", membre d'"une forme d'aristocratie républicaine". "Jean-Louis Debré a marqué l’histoire politique française et la mémoire de tous nos compatriotes. Un grand gaulliste s’est éteint, mais sa mémoire et son héritage perdurent", a attesté le président du groupe Union des droites pour la République, Eric Ciotti, sur X.

"C'est le plus grand président [de l'Assemblée] que j'ai pu connaître depuis 2002, date de mon élection", a témoigné le président du groupe Gauche démocrate et républicaine, André Chassaigne. "Nous le respections énormément. Et il avait de l'humour. (...) Il respectait les oppositions." Il était "un des représentants majeurs d'une droite républicaine qui défendait encore les usages démocratiques", a complété la cheffe de file du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, lors de son point de presse hebdomadaire.

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Plusieurs ministres ont également tenu à saluer la mémoire de Jean-Louis Debré. "Ce grand connaisseur et ce grand serviteur de nos institutions aura marqué de ses convictions gaullistes la vie politique française", écrit le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, sur son compte X. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, est pour sa part revenu sur la complicité qui liait Jean-Louis Debré et Jacques Chirac, de laquelle "naquit un documentaire - et mille anecdotes qu'il aimait nous délivrer avec gourmandise. L'œil rieur et la conversation ponctuée par de mémorables et inimitables éclats de voix". "Sa fidélité à Jacques Chirac est toujours restée intacte. Il avait le sens de l’Etat, il aimait la France. Respect", a témoigné l'ex-Premier ministre, Michel Barnier.

Le président du Conseil constitutionnel, encore en fonction pour quelques jours, Laurent Fabius, a joint sa voix aux hommages rendus à son prédécesseur, faisant part de sa "grande tristesse" dans un communiqué. Jean-Louis Debré "s’était attaché à ce que puisse être adoptée et se déploie la procédure de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), qui a renforcé la protection des droits et libertés que la Constitution garantit et qui a profondément transformé le Conseil constitutionnel lui-même", rappelle-t-il, adressant ses condoléances aux proches du défunt. Réagissant, lui aussi, à la disparition de cette figure de la vie politique française, le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, semble résumer l'émotion générale : "Il fut un grand serviteur de l’Etat. Partisan d’une droite humaniste et ouverte, fidèle de Jacques Chirac, il aimait la liberté et l’humour".

"Un grand républicain respectueux du pluralisme politique"

Président de La Chaîne Parlementaire de 2003 à 2009, Richard Michel témoigne dans un message adressé à LCP de l'esprit dans lequel Jean-Louis Debré a présidé l'Assemblée nationale de 2002 à 2007. 

"Je salue cet homme qui fut en vérité un grand républicain respectueux du pluralisme politique", écrit Richard Michel. "Il m’a toujours soutenu pour développer LCP. Comme moi, il souhaitait en faire un grand carrefour de la vie parlementaire et politique. Il aimait LCP mais jamais, respectueux de l’indépendance de la chaîne, il n’a pesé sur les choix éditoriaux".

Et de conclure : "Il fut exemplaire en la matière. Cette attitude l’honore, ce fut ainsi un très grand président de la représentation nationale."