Le jour où Staline a gagné la guerre

Le 4 février 1945, Joseph Staline va jouer l'une des parties les plus importantes de sa sanglante carrière. Il a traversé son pays en train blindé pour rejoindre, dans une station balnéaire de Crimée nommée Yalta, ses deux alliés Franklin Roosevelt et Winston Churchill. Trois ans plus tôt, il était un dictateur aux abois dont les armées reculaient sans fin devant l'offensive allemande. En ce dernier hiver de la guerre, il arrive en vainqueur, commandant en chef d'une armée rouge qui a repoussé la Wehrmacht jusqu'aux abords de Berlin. Grâce à cette avance, il peut constituer en Europe centrale un empire communiste à sa botte, qui en fera le maître du continent. Mais il lui faut encore convaincre ses Alliés de le laisser faire, ou bien les tromper suffisamment pour que rien ne s'oppose à son ambition. A Yalta, ce jour-là, Staline peut couronner sa stratégie d'une conquête décisive. Ce jour-là, à Yalta, Staline peut gagner la guerre.