Une fois la nuit tombée, la place de la République se transforme en véritable agora. Depuis le 31 mars, le mouvement Nuit debout, né des manifestations contre la loi Travail, s'installe et essaime progressivement en banlieue et en province. Les militants, pour la plupart déjà investis dans des luttes sociales, s'inscrivent dans une contestation plus vaste visant à dénoncer les conditions de vie précaires et les inégalités que subissent les jeunes.
La majorité semble vouloir contenter sa jeunesse. Après les promesses faites aux organisations étudiantes et lycéennes ainsi que les propositions de la loi Egalité et citoyenneté, le député PS, Christophe Sirugue, en appelle dans un rapport à réformer les minimas sociaux. Ceux-ci seraient remplacés par la création d'une couverture socle, ouverte aux jeunes de moins de 25 ans. De son côté, la ministre du Travail, Myriam El Khomri a assuré aux membres de Nuit debout que sa porte était " ouverte ".
Au départ, bien accueilli par la classe politique, le mouvement est aujourd'hui mis à mal par une série de débordements. Dégradations matérielles, affrontements avec les forces de l'ordre... La semaine dernière, une centaine de casseurs voulant en découdre, est venu perturber la manifestation dans le nord-est parisien. Samedi, c'est au tour du philosophe Alain Finkielkraut, de subir la colère des militants et d'être expulsé sous une pluie d'insultes de la place la République. Quand Pierre Gattaz, lui, se fait siffler par des activistes sur le plateau de On n'est pas couché. Gauche et droite ont exprimé leur indignation et mis le rassemblement devant ses contradictions. Le mouvement est-il un véritable lieu de démocratie et de pluralisme ? A-t-il des chances de durer et de prendre l'ampleur des indignés espagnols ? Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l'émission Ça vous regarde sur LCP.
Maxime Thory, conseiller municipal LR de Montmorency.
Benjamin Lucas, président du Mouvement des jeunes socialistes.
Elisabeth Lévy, essayiste et directrice de la rédaction du magazine Causeur.
Clémentine Autain, conseillère régionale d'Ile-de-France et porte-parole d'Ensemble !